Les préoccupations liées à la protection de la vie privée ralentissent l’essor des objets connectés aux États-Unis et en Europe
Nous assistons à une véritable explosion du nombre d’objets connectés dans le monde. Ces dispositifs sont désormais plus nombreux sur Terre que les êtres humains.
Plusieurs types d’appareils connectés qui n’existaient pas encore il y a quelques années, connaissent aujourd’hui une écrasante popularité. Les assistants numériques comme Alexa et Google Home se trouvent, à titre d’exemple, dans presque un foyer américain sur quatre.
Une nouvelle étude menée par F-Secure révèle que les SmartTV sont devenus les objets connectés les plus populaires au monde. Ils peuplent, en moyenne, 48 % des foyers dans l’ensemble des cinq pays étudiés : les États-Unis, la France, la Suède, le Royaume-Uni et l’Allemagne. (Voir l’infographie ci-dessous pour la répartition par pays.)
Aux États-Unis, le taux d’adoption des SmartTV est de 46 %, soit une hausse de 30 % par rapport en 2015. Ce constat n’a rien de surprenant, dans la mesure où il devient désormais difficile de trouver des téléviseurs qui ne soient pas « intelligents » dans les magasins.
D’autres objets connectés rencontrent également un succès considérable : les appareils dédiés au jeu et à la musique avec 43% d’adoption pour l’ensemble des 5 pays, les appareils de streaming TV (21%), les périphériques dédiés à la connectivité (17%) et les appareils de fitness (14%).
D’après Mikko Hypponen, Chief Research Officer chez F-Secure, la révolution des objets connectés est la deuxième révolution à laquelle nous sommes confrontés : « La première a déjà eu lieu : il s’agit d’internet. Tous les ordinateurs sont désormais connectés. » Et cette première révolution est déjà bien aboutie : l’enquête révèle une adoption massive des ordinateurs portables et tablettes Windows (78%), des smartphones Android (72%), et des PC de bureau (57%).
« Bientôt, tous les autres appareils que nous utilisons seront connectés. C’est la deuxième révolution, celles des objets connectés. Elle a déjà commencé. Tout objet consommant de l’électricité sera mis en ligne. Tout ce qui nous entoure deviendra « intelligent ». Et vous savez ce que cela signifie… Si un objet est intelligent, il est aussi vulnérable. »
Les autorités sont également de cet avis. En 2018, Interpol et le FBI ont mis en garde les consommateurs contre le manque de sécurisation des appareils connectés.
De son côté, le réseau international de serveurs honeypot de F-Secure – utilisé pour suivre les évolutions des dernières cyber menaces – constate que Mirai (et ses variantes) reste le logiciel malveillant le plus répandu en circulation. Mirai cible les appareils connectés, y compris les caméras et les routeurs. Ce malware a été utilisé en 2016 pour réaliser l’une des plus grandes attaques par déni de service de toute l’histoire contre des services internet.
Mais les consommateurs sont-ils conscients de ces dangers ?
D’après l’enquête F-Secure, les premiers utilisateurs à avoir été séduits par les objets connectés sont précisément les consommateurs les plus susceptibles d’avoir connaissance des risques liés à la vie privée et à la sécurité. Parmi ces usagers de la première heure, l’enthousiasme pour les objets connectés reste toutefois écrasant, notamment aux États-Unis, où ils sont 9 sur 10 à confirmer leur engouement pour cette technologie.
Jusqu’à 74% de ces consommateurs envisagent d’acheter de nouveaux appareils connectés mais les deux tiers d’entre eux ont déjà retardé au moins un achat de ce type, en raison de préoccupations liées à la protection de leur vie privée.
Plus un consommateur s’intéresse à cette technologie, plus il réalise qu’une fois connecté au reste du monde, un objet peut devenir la cible d’attaques. La question est donc la suivante : comment les utilisateurs peuvent-ils se sentir en sécurité dans leur foyer voué à devenir, tôt ou tard, connecté ?
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