Intrusions informatiques : Donald Trump confronté à des hackers liés à la Russie
Des hackers soutenus par la Russie, explique le Washington Post, ont infiltré le réseau du Comité national démocrate (DNC) en quête d’informations sur Donald Trump, candidat républicain à la présidentielle américaine.
Le réseau DNC a été vraisemblablement la cible de deux menaces distinctes. La première a été repérée en avril dernier. Elle n’a été éradiquée que le week-end dernier.
Cette attaque a été perpétrée par des hackers lié au gouvernement russe qui, depuis maintenant 7 ans, lance des opérations d’espionnage informatique visant l’Ouest. Le laboratoire F-Secure a été le premier à faire état de l’existence du groupe baptisé « The Dukes », auteur d’attaques évoluées et persistantes.
« Nous pensons que les Dukes disposent de nombreuses ressources et qu’ils sont particulièrement déterminés. Il s’agit d’un groupe de cyber espionnage travaillant probablement avec le gouvernement russe depuis 2008. Leur objectif : récolter des renseignements utilisables par la diplomatie et les forces de sécurité russes. », expliquait le Laboratoire F-Secure, dans un livre blanc dévoilant quelques détails savoureux sur la question.
Certains éléments laissent penser que les Dukes (également connus sous le nom de Cozy Bear) étaient présents sur le réseau DNC dès l’été dernier. Après notre rapport et l’importante couverture médias qui a suivi en septembre, le groupe s’est tenu tranquille un moment, du moins en apparence. Ils étaient toujours cachés sur le réseau DNC et sans doute ailleurs.
Une seconde intrusion a eu lieu plus récemment. Cette fois, un autre groupe de pirates lié à la Russie en était à l’origine. Cette nouvelle attaque témoigne d’une véritable détermination à obtenir des informations sur l’élection présidentielle américaine.
Les hackers du réseau du DNC n’étaient pas en quête d’argent. Ils étaient à la recherche de renseignements sur Donald Trump. Ces groupes traquent les informations sensibles liées à la politique : de fait, toute donnée confidentielle liée à l’élection présidentielle américaine est pour eux digne d’un intérêt certain.
« Le président russe Vladimir Poutine soutient Donald Trump, dans la mesure où celui-ci a appelé à de meilleures relations avec la Russie et exprimé son scepticisme à l’égard de l’OTAN », affirme The Post. « À l’inverse d’Hillary Clinton, que les Russes espionnent depuis sans doute un moment, Trump est entré récemment en politique. Les agences de renseignements étrangères le connaissent mal et tentent de rattraper leur retard », expliquent les analystes.
« Les organisations politiques liées à cette élection, qui élira la personne la plus puissante du monde, font tout pour, virtuellement parlant, avoir « des yeux derrière la tête ». Elles veulent pouvoir contrer les hackers », commente Erka Koivunen, Cyber Security Advisor chez F-Secure. « Au sein d’une organisation politique, en temps de campagne, le personnel, les bénévoles et autres parties prenantes ont facilement accès au réseau. Compte-tenu de la taille et de la complexité de ces organisations, du rythme effréné d’une campagne présidentielle et des interactions incessantes avec l’extérieur, il est presque impossible d’empêcher un pirate déterminé de pénétrer le réseau, même si ces compétences sont limitées. »
Les Dukes, eux, étaient expérimentés et particulièrement déterminés. Désormais, les Russes en savent sans doute plus sur Donald Trump que ses anciens opposants à la primaire républicaine.
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