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Arrêtez d’accuser la victime – Nous avons le droit de cacher nos fesses… ou de les montrer

Guillaume Ortega

02.02.15 4 min de lecture

Nous ne pouvons pas, hélas, toutes être aussi courageuses qu’Emma Holten.

Quand son ex a partagé une série de photos intimes prises quand elle avait 17 ans sur un site web de « revenge porn », Emma – qui a désormais 23 ans – a décidé qu’elle ne pouvait pas lui, et des tas d’anonymes, l’attaquer en ligne sans avoir le dernier mot.

Avec son propre photographe, elle a publié une série de photographies, où elle était à l’aise, ainsi qu’une tribune sur « Consent ».

« Ces photos sont une expérience, avec pour objectif de faire de moi un sujet sexuel, plutôt qu’un objet » écrit-elle. « Je n’ai pas honte de mon corps, mais c’est le mien : mon consentement fait tout. Tout comme le viol et le sexe n’ont rien à voir l’un avec l’autre, des photos partagées avec et sans le consentement, sont des choses complètement différentes. »

L’an dernier, quand des séries de hackings ont dévoilé des photos de célébrités d’Hollywood, nous étions nombreuses à être choquées par la façon dont les victimes étaient considérées comme étant responsables.

Personne ne demande : « Mais pourquoi gardez-vous vos informations de carte de crédit sur votre téléphone? » quand quelqu’un vient de se faire voler des données financières privées. Ces femmes ont été fustigées pour avoir osé posséder des images privées d’elles-mêmes, stockés quelque part et qui étaient supposées rester… privées. C’est comme si une femme devait s’attendre à ce que des images de son corps deviennent propriété publique. Chez F-Secure, nous pensons que vous devriez prendre les meilleures précautions possibles afin de sécuriser votre vie en ligne, surtout si vous êtes très visible. Mais si les parties les plus intimes de nos vies ne sont pas sacrées, alors rien ne l’est.

Ce vendredi 26 septembre 2014, huit de mes collègues féminines, un collègue masculin et moi-même avons décidé de poser nu(e)s devant la caméra pour soutenir les victimes des piratages.

Lorsque nous avons enlevé nos peignoirs, devenant ainsi vulnérables face à toute personne avec un appareil photo, j’ai pensé, “Si c’est difficile pour nous, avec un photographe professionnel dans un espace privé, en faisant cela volontairement et sachant que les photos seront publiées avec notre plein consentement, à quel point cela devait être dur pour les célébrités qui ont été exposées ainsi, sans consentement ? Que va-t-il se passer, quand nous, des anonymes, seront vus nu par le monde entier? Que penseront mes collègues ? Que diront mes amis et mes parents en Espagne – un pays macho- ? Et pourquoi je m’en soucierai ?”

En lisant le texte d’Emma, j’ai trouvé la réponse. Il ne s’agit pas de nudité.

Ça n’a rien avoir avec la relation que j’ai avec mon corps. C’est une question de pouvoir, de peur et de conséquences, la peur du jugement et un manque de soutien pour les victimes. C’est savoir que les victimes prennent plus de reproches que les responsables. C’est la peur que je pouvais être la prochaine, et la plus grande crainte, c’est qu’en y faisant rien, il y aura plus de victimes qui seront blâmées pour avoir été piratées.

Nous avions peur de publier ces photos, parce que nous craignions une mauvaise interprétation.

A présent, j’ai réalisé qu’il y avait un point crucial que nous n’avions pas encore identifié dans ce que nous essayons de dire. Emma nous a fait comprendre que le consentement est la clé. Emma a dû quémander la façon dont son corps a été réinterprété, et elle nous a inspiré à faire une déclaration que nous voulions faire tout au long: vous n’avez pas à décider de ce que nous pensons être privé ou pas.

Nous avons fait savoir à Emma à quel point elle nous a inspiré, et à présent nous vous demandons de vous joindre à nous. Criez haut et fort que la vie privée est un droit fondamental, et que violer celle-ci est un crime. Rejoignez-nous en affichant une image nue de vous en ligne avec le hashtag #uncoveryourarse.

Tout est question de consentement. Et comme Emma, nous ne serons pas réduit(e)s au silence.

Laura, F-Secure

Guillaume Ortega

02.02.15 4 min de lecture

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